D’ores et déjà assuré de figurer au panthéon imaginaire du sport international, Eliud Kipchoge vient encore de repousser les barrières du possible avec un nouveau record du monde sur le marathon de Berlin fin septembre et des chiffres indécents.
En parcourant les 42,195 kilomètres au sein de la capitale allemande en 2:01:09, le Kenyan battait son propre record mondial et assouvissait encore un peu plus sa légende. Grâce à l’un de ses partenaires techniques, Coros, il est d’ailleurs possible de se pencher avec une extrême précision sur les chiffres qui découlent de ce record avec en prime, des données partagées par ses différents lièvres présents sur la course internationale.
Avec déjà un temps étourdissant, les amateurs et connaisseurs de course à pied risquent bel et bien de perdre la tête devant les données explicites de ce marathon hors du commun…
2’52 » au kilomètre
Descendre sous les trois minutes au kilomètre est une référence inatteignable pour de nombreux coureurs. Le faire sur un marathon est tout simplement indécent. C’est pourtant la performance réalisée à Berlin par Kipchoge qui bouclait, dans le même temps, la marque à une moyenne de 20,90 kilomètres/heure de moyenne !
Les conditions étaient réellement parfaites pour un nouveau record avec une température frôlant les 10 degrés et un vent quasi-faible sur Berlin ce jour-là. Un départ rapide était donc la clé pour Kipchoge. Une chose réalisée avec un premier 5k en 14:14 (soit dix secondes de moins que sa marque sur le précédent record) et un 20 kilomètres en 56:45.
La première étape phare est probablement celle qui aura fait la différence avec un semi-marathon terminé en 59:51 et un passage sous l’heure. Quatre ans auparavant, le Kenyan avait franchi la mi-course en 1h01 et six secondes. Au point de rupture lors d’un travail au seuil ahurissant, les lièvres lâcheront à l’issue du 25ème kilomètre pour laisser le recordman du monde seul face à son destin.
Dans ses derniers kilomètres et son negative split, Kipchoge ne voit pas son corps se désolidariser trop fortement et reste exemplaire au niveau mental. À 2’57 » au kilomètre du 35ème au 40ème, il tient bon et serre les dents pour descendre le temps.
Nouvelle marque abaissée de 30 secondes et un temps pour l’histoire, de nouveau établi à Berlin.
Une alimentation exemplaire
Cela ne fait aucun doute, Eliud Kipchoge est un athlète de très haut niveau et pour maintenir de tels standards, il va sans dire que l’athlète kenyan met toutes les chances de son côté pour performer, au-delà de son entraînement dit classique. Le repos et l’alimentation sont une partie prépondérante du rythme de vie du coureur africain et un tel aspect méticuleux à ce sujet pèse forcément dans la balance au moment de performer.
Il est un exemple pour tous les athlètes qui souhaitent franchir un palier dans leur performance et ce, quelle que soit leur discipline. On sait depuis de nombreuses années que l’alimentation a par exemple, une part cruciale dans le niveau de jeu et ce, que cela soit en course à pied, au poker ou tout simplement dans un sport collectif.
Suivi par plusieurs spécialistes, Kipchoge ne laisse rien au hasard et plus qu’un talent inné et un travail de longue haleine, il ne lésine en rien sur les à-côtés nécessaires à quelques secondes de gagnées. À tout niveau et pour toute activité sportive ou nécessitant une vraie santé mentale, il peut donc être intéressant de suivre une telle démarche et d’accorder une immense importance à l’alimentation ou encore, au sommeil.
Vers un triplé en 2024
Et si Kipchoge terminait par un triplé aux prochains Jeux Olympiques de Paris ? Alors que le recordman du monde profite désormais d’une fin de saison bien méritée, il devra rapidement établir son programme pour les prochaines échéances.
Double champion olympique en titre, il pourrait rêver d’un triplé à Paris sur le marathon dont le parcours officiel vient d’ailleurs d’être dévoilé. Aérien et vainqueur presque aisé à Tokyo en 2021, Kipchoge serait d’office l’immense favori de cette fête parisienne.
Une saison de records
En 2021, François D’Haene explosait littéralement le record de l’UTMB détenu par son ami, la légende Kilian Jornet. Absent de la course cette année, le Français laissait donc le soin au Catalan d’à nouveau repousser les limites de cette course ultra-terrestre et ce, malgré une maladie quelques jours avant le départ de la course.
Entre août et septembre, deux records mondiaux des plus illustres disciplines de course à pied tombaient à nouveau. Définitivement, la fin de l’année 2022 s’apparentait alors à une nouvelle saison de records !
Autre légende vivante, Jornet est donc devenu le premier homme à descendre sous la barre des 20 heures à l’UTMB avec un temps de 19:49:30 dans une course comptant pour rappel, 170 kilomètres et plus de 10 000 mètres de dénivelé positif.